5.8.11

Terby contre-attaque

Bret Easton Ellis, considéré à l'heure actuelle comme l'un des fiers étendards de la littérature dite contemporaine, n'a cessé, depuis sa première parution, de dépeindre un faciès pas vraiment vivifiant de son Amérique, de son LA.

Il est aussi une parfaite illustration, du fait établi, qu'un ton cru et salace n'est pas synonyme d'un raté, ou, pire, d'un bête et méchant manuscrit.

Ce petit diablotin de la Cité des Anges à commencer à se faire une notoriété réelle dès son âge de raison.

A peine lancé dans la sphère universitaire, qui plus est musicale, il se muscle les poignets et les grises en crachant son Moins Que Zéro. Clairement l'une des pièces maîtresses qui le propulsera inexorablement vers la route du succès.

L'âge d'or Ellis viendra ensuite servie sur un plateau,
avec son lot d'adaptations prévues pour le grand écran...

...
Christian Bale is Patrick Bateman in American Psycho,
James Van Der Beek is Sean in The Rules of Attraction,
...

C'est à partir de cet élan médiatique que nous allons amorcer l’atterrissage. Destination : Lunar Park.



Lunar Park (Bret Easton Ellis)
Lunar Park (2005)
Roman (472p)


I. AUTOFICTION ?
D'emblée, l'écrivain se lance dans une tentative biographique, retraçant dans tous les détails, ses plus belles cuites, ses plus intimes rencontres avec les stupéfiants, ses plus jolies envolées verbales en soirées mondaines. Une célébrité vue de l'intérieur, USD inside.


II. LA FAMIGLIA
Succèdent à l'épopée dorée de sa jeunesse, les prémices de sa vie en famille. L'autofiction restant toujours en écran bleu.

Devant les difficultés croissantes de son nouveau double statut, mari plus papa, Bret voit alors vaciller son monde, vers quelque chose qui n'a rien de cohérent, on le devine aliéné, on le suppose à la dérive. Aveu d'échec ?

Les réserves de liqueurs, disséminées un peu partout dans la résidence familiale ont peut être leurs mots à dire, et le rendent déserteur de la situation.

Qu'importe, la narration a glissé de plein pied, et en aller simple, vers des terres abstraites. Ellis en profite pour cuisiner un dessert aromatisé à l'horrifique et au palpitant.


III. TERBY & CIE
Vint alors la phase extraordinaire. Celle, où tout converge vers un univers en perpétuel mouvement (crocs, griffes, personnages traversant les intrigues, portes dégondées, chats hirsutes).

Très vite, il est acculé. Dans un état cloisonné. La maison joue avec ses sens, tout change de couleur, la peinture s'écaille. Seul lui, l'écrivain célèbre, est touché par le fléau que sous-entend ces mutations. Un malaise, que de commun accord, son entourage et ses proches, traduisent irrémédiablement, comme une folie pathologique.

La camisole est proche ?
...

STOP
Je ne creuserai pas plus loin, pour ne pas débusquer des coffres à spoil devant des yeux non avertis. Le meilleur moyen étant de s'armer de sa propre pelle.

Lunar Park n'est pas le plus aguichant des ouvrages d'Ellis, certainement pas le plus divertissant, ni le plus marquant d'entre eux non plus, mais il reste une excellente alternative à un Glamorama ou un Zombies.

C'est aussi un très bon moyen d'en apprendre un plus sur le personnage. Car même si ce Bret-là n'est pas LE véritable, son ADN est à s'y méprendre.



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