25.1.12

Vieu Coucou

Il faut parfois plus que des tripes pour prendre les commandes d'un vieu coucou.

Beaucoup disent que l'assistanat par ordinateur, avec des atterrissages et des décollages diminués au maximum par la poigne humaine, règne dans le quotidien aéroporté.

Dans certaines situations, il faut s'armer de compétences extraordinaires pour arriver à bon port.


Airport Lukla, Himalaya, Nepal


Bien qu'il faut jouer sa vie sur l'état de forme et les compétences d'un simple binôme, ce petit point rouge sur le globe fait quand même rêver...

En même temps, il n'y a pas vraiment d'autres moyens pour arriver au pied de l’Himalaya sans se taper la marche du guerrier.


7.1.12

Le Plus fort du Monde

Les remakes sont devenus monnaie courante, tout est permis pour exploiter les filons à leurs paroxysmes, on tire le lait des portefeuilles jusqu'à plus soif.

Chaque année le phénomène amplifie, repousse les limites.

La surexposition, la déclinaison à outrances des licences quelles qu'elles soient, peut faire frémir les petits commerçants luttant pour un vulgaire 20 cm2 sur les étals.

Je les comprends, jouer David en permanence peut irriter.

Mais, il y a toujours un mais, des exceptions, des bonnes surprises, peuvent éclore dans ces nébuleuses de fond de tiroir. D'autant plus quand on exclut le copier coller robotique.

Robotique, qui nous amène vers l'histoire de Pluto.
Une production qui réussit le tour de force d'assembler avec succès deux cœurs dans un même corps. Le palpitant d'Osamu Tezuka, géniteur du petit Astro, d'un côté, et celui de Naoki Urasawa, maître du manga des temps modernes, de l'autre.

L'originalité du défi que s'est fixé le binôme Urasawa / Nagasaki, réside dans l'extrapolation romancée et déclinée en 8 livres, d'un épisode bien particulier, d'un chapitre.

Transformer la pépite en lingot ?
Oui, mais le labeur était de mise.


Pluto (2010 / 2004 au Japon)
Naoki Urasawa & Takashi Nagasaki / (Kana)
Histoire originale par
Osamu Tezuka
Environ 200 pages N&B (et couleurs en intro)
8 volumes. Edition terminée


Urasawa Style.
Les assidus gloutons de ses précédents travaux, ont dû penser irrémédiablement, en voyant le mot Astro figurer en couverture, à une histoire anecdotique, rapidement digérée.
Mais les préjugés, pas de place ici. Avec lui, c'est un peu toujours la même rengaine, il suffit d'entamer le premier tome pour se ronger les doigts, espérant avoir du matos en réserve pour la soirée.
CLASSIC.

D'où mon acharnement sadique (héroïque ?) à patienter jusqu'à la toute fin de l'édition. Se délecter de sa propre interprétation, à la fois visuelle, narrative et onirique, du début à la fin, devient vite une sensation difficile à tempérer.

On est tout de suite happé par une intrigue, qui devient vite tentaculaire. Tout les agrégats s'ajoutent avec parcimonie et rien n'est laissé au hasard. Les strates qu'elles soient politiques, historiques, économiques, législatives, s'imbriquent sans casser un rythme qui va piano crescendo, et sans mettre sur la touche les matières premières du récit...

Astro a toujours la classe.
Bien qu'il soit accompagné d'un casting plus concurrentiel qu'auparavant.
Question charisme, un North2, ou un Gesicht, en comparaison, c'est pas moche non plus.

Non, l'atout majeur de ce titre, est qu'il a l'ossature policière ultra-maîtrisée, et la dimension fictive inédite jusque là chez son auteur. Et aussi qu'accessoirement, l'intrigue n'atteint pas le plafond des dix volumes reliés. Fort appréciable pour la tenue des comptes, comme pour l'intérêt global qui s'amincit de toute mauvaise herbe.

Oui Pluto, c'est du lourd.
Oui c'est aussi puissant en goût qu'un Monster.
Oui c'est mon avis.

Mais que voulez-vous, quand on apprécie une aventure aussi bien distillée que celle-ci, difficile de ne pas en défendre le steak.