29.11.10

TV Nobel

Une longue route s'est faite depuis les premiers saignements buccaux, mais les symptômes ne s'estompent toujours pas. Pourtant, le pari n'était pas gagné d'avance.

Les années sont souvent les pires ennemies des séries télévisées.
Poids de l'intrigue, rafistolages, pressions financières, acteurs à gérer, la guillotine des audiences.

Tous les obstacles sont réunis pour faire couler les plus gros paquebots du genre, mais c'est sans compter sur les cerveaux blindés que comptent l'équipage du Capitaine Gilligan. Les sept premiers morceaux de 42 minutes qui ont façonnés la série, n'ont été que la devanture de l'immense iceberg Breaking Bad.

La chaîne privée AMC, portant le show sur ses épaules, a tendance à laisser libre cours aux idées de ses cellules grises ambulantes, leur apportant aussi des délais confortables pour pondre en toute sécurité.

Une procédure osée pour une firme, qui rappelons-le, veut en finalité elle-aussi amasser du billet vert. Mais son approche des périodiques a maintenant montrée ses fruits, permettant aux défenseurs du Story Matters Here de tutoyer d'autres usines à chefs d'œuvre.


Breaking Bad (2008)
33 épisodes so far (AMC)
Vince Gilligan.....The Brain
Bryan Cranston.....Walter
Aaron Paul.....Pinkman
01.06.11


Le résultat en aval sur le principal intéressé, n'y est donc pas étranger.
Tout les aléas de la série jusqu'à aujourd'hui, dégagent une maturité inextricable.

Chaque événement de ce Crystal Meth Pour Les Nuls, est distillé avec l'exactitude de ce qu'on peut voir généralement, en laboratoire de chimie ou de biologie. Les titres des épisodes annonciateurs de grandes choses, les finals d'épisodes qui bloquent l'appareil respiratoire, tout semble imbriqué, dans un tetris de scenarii, qui ne demandent qu'à s'approfondir encore.

Notre bienveillante Arte, a d'ailleurs prise dans ses filets, la plus belle pioche qui soit. Une aubaine pour faire encore gonfler, le bouche à oreille, dont la série fait l'objet. Quel qu'en soit le résultat, comment ne pas saluer la diffusion d'un projet, qui ne contient pas Csi ou Experts dans son titre.

Difficile de se projeter, à l'heure actuelle, avec 3 saisons au compteur, sur ce que vont apporter, les déboires cristallisés de la paire White & Pinkman, mais ils s'annoncent nuageux, avec possibilités d'énormes orages.

Gageons que le maître de cérémonie, ne tente pas non plus des expériences trop foireuses, risquant une mise en péril de son monstrueux bébé. Il est toujours difficile de conserver l'exactitude et la noblesse de l'équation générale.

On est jamais à l'abri d'une surcharge en pop-corn, ou d'un laisser-aller sur les clichés ou les incohérences. Prochaine expérience fixée pour juin.


22.11.10

And the winner is...

Pour inaugurer mon premier cracker, une petite virée animée dans les méandres de l'imagination d'un dénommé Eran Hilleli.
Une très jolie alchimie visuelle et musicale. Histoire de finir son dimanche soir pluvieux dans les meilleures dispositions.


Between Bears (Eran Hilleli)
Sons (Ori Avni & Daniela Spector)
After Effects, Maya...
5:22

Côté strass et paillettes, ces quelques cinq minutes ont tâté de la statuette dans la catégorie animation. Une cérémonie à mettre sur les épaules du régaleur de contenus, Vimeo.

Comme quoi il est toujours bon de faire une glissade de souris vers des sites à contenus, surtout quand on met le cap sur la crème de la crème.

Bonne dégustation.


15.11.10

Lightning Bolt

Avec un conso-numérisme de l'écriture, allant, tout droit avec le temps, vers une bataille rangée contre le noble support papier, je ne me lasse pas d'avoir mon stock d'histoires en tout genre jouant les colocataires envahissants.

Ce petit regard vers le mur de reliures occupant la droite de mon salon, me donne la bonne patate avant d'attaquer le quotidien, ou bien de le conclure...en fait à chaque fois que je passe devant...
Ce petit élan de fierté, de plénitude, auquel vient se succéder, inexorablement, l'état de panique et d'excitation...

Ces petites pensées du genre, "Pitain ! Encore tout ça à découvrir !", ou bien, "Alors... Qu'est ce que je vais me croquer aujourd'hui ?". De biens belles surprises m'ont tendues les bras en jouant les Indy de l'étagère.
Mais là, en l'occurrence, pas de recherches tranquillou billou, non. Du pur impulsif, du rien d'autre ne compte.

Un tracé, point A, point B, point A.
Libraire, Achat, sac à dos, transport, maison, canap', ouverture, coffee, cigarettes, lecture, fermeture, sourire béat...

J'avais été prévenu du Blast, le dernier œuf de Manu Larcenet. Il allait envoyer du lourd. Mais, je me disais, quand même, son Combat Ordinaire a mis la barre bien haute, et pourtant...


Blast (2009)
Manu Larcenet (Dargaud)
202 pages en N&B (et crayons de couleur)
Volume 2 en 2010 ??


...oui pourtant, cette montagne de bulles et de planches, richement illustrée en grisailles et en faciès mémorables, à la carrure d'un patrimoine national. On ressent un tome savamment distillé (2 ans de labeur), étudié, trituré.

Un récit, encore terne en révélations, mais qui nous permet de cerner, d'emblée, les forces en présence. Une en particulier, qui siège le rôle majeur, une balle explosive, Polza Mancini, capable, par l'absorption massive de cacao et d'éthanol, de révéler l' inexplicable. Une seconde peau matérialisée par une colorisation assumée sur le papier.

Mancini appelé aussi Grande Carcasse, traîne un passé houleux derrière lui...et c'est justement de ces flashback tumultueux que Monsieur Larcenet va nous abreuver. Armé de ses crayons, stylos, fusains, il va littéralement nous fusiller les rétines, nous faisant visiter, par la même occasion, les régions les plus reculées de notre tendre hexagone.

Obnubilé par ses rencontres, ses moments de solitudes, ses interactions avec les statues et les caniveaux, ses visites hospitalières et carcérales, je n'avais même pas vu les pages défiler. L'épaisseur de la masse corporelle du premier tome, m'a tout juste rassasié, et j'attends irrémédiablement, le plat de résistance, les babines encore humides.

Car tout reste encore à raconter.


8.11.10

Cutter Plasma

L'immersion totale dans un jeu vidéo, a toujours été une utopie, un aboutissement de toutes les pulsions d'un joueur...IMO.

Vous me direz, il y a, la prise en main, l'interactivité, et toutes les capacités techniques, mais au final, lorsqu'on déboule chez soi, prêt à déblistériser son précieux, qu'est-ce qui compte ?
N'est-ce pas une véritable expérience, un trip mémorable ?

Un peu comme, lorsque on s'apprête à passer la nuit sous sa couette, en compagnie d'un bouquin qui va nous faire voyager sur nos propres Terres Du Milieu ou nos intimes Galaxies Fort Fort Lointaines ?

Certains objets peuvent s'enorgueillir d'approcher ce désir enfoui.
Tout amateur a son lot d' anecdotes avec les potos, écran et manette. C'est en tous cas, ce qu'a fait germé dans ma tête de piaf, ce Dead Space. Les développeurs du jeu, ont mis les bouchées doubles, pour me propulser, tête la première, à bord de l' USG Ishimura.

Il est clair, que la clique de Visceral Games, a été nourri au grain par les classiques du genre cinématographiques Alien & Co, ou les écrits d'Asimov. Ils ont plutôt été, sévèrement atteints, par ce qui s'apparente, à de la survie en milieu spatial. Et c'est tant mieux, tant ces gentlemen ont mis passion et talent, au service de leur bébé.


Dead Space (2008)
Glen Schofield (Visceral Games)
Electronic Arts
PS3, PC, 360


Les rouages sonores et visuels, des machines de guerres sur lesquelles le soft a atterri, ont bien sûr rendu l'expérience démultipliée. L'immersion cédant volontiers la place, à l'oppression, et au cauchemar.

Ce que les gus de Capcom, avaient entrepris avec la série zombissimo, Resident Evil, fonctionne à merveille dans l'intersidéral de Dead Space. L'ingénieur Isaac Clarke est au moins aussi charismatique qu'un Chris Redfield dans un manoir. Lui, en plus, il a un Cutter Plasma !

L'arsenal mis à dispositions du casqué, permet de faire de jolies découpes sur la faune locale, les Nécromorphes. Et constitue aussi, le seul moyen de jouer au Sherlock Holmes local en un seul morceau.

Le trip Dead Space est chaudement recommandé par le commandant de bord, même s'il aurait pu être perfectible. Le scénario aurait pu avoir plus d'ampleur, le délire, moins éphémère, mais la copie mérite d'être au dessus de la moyenne. Une réussite dans le genre.

Le mieux qu'on puisse espérer pour le Dr. Isaac Clarke, c'est qu'il ne se retrouve pas piégé dans des versions III, IV, V, X, ', '', Remix, Alpha...