10.6.10

Polarités

Torsten Pröfrock, un des grands acteurs de la scène techno Berlinoise, a gratifié la plèbe d'un épilogue plus plus haletant.

Identifié aussi comme Dynamo ou Traktor, le bonhomme a fait parler de lui lorsqu'il s'est rapproché d'un monument.
Un édifice de la scène technoïde, vrillée expérimentale : Monolake.
Une entrée Titanesque...

Puis est venu au monde l'enfant terrible, T++.
Un gentlemen électronicien, capable de vous envoyer sur du tennis de table en plein champ d'astéroïdes, ou de vous emmener visiter des catacombes, les décibels prenant vos tripes en otage...


T++ - Wireless (2010)
Honest Jon's Records
HJP49 (2x12")



Avec un panorama mémorable derrière lui, le Tour Operator "++" nous ballade sur le continent Africain. Plus précisément vers la côte Est et ses instruments transcendants. C'est d'ici que naîtra le petit dernier, Wireless.

Ce bougre de Torsten, a pioché dans toute la richesse instrumentale et vocale du relief pour en établir une mixture, un élixir insoupçonnable.
Car c'est bien la force de cette galette musicale, un opus maîtrisé de bout en bout, doté d'une combinaison improbable.

Un alliage titane dubstep de grisaille Londonien, et un cœur affiné aux rythmiques et aux voix du fin fond Ougandais.

Un joyeux foutoir ?
Non, Honest Jon's est formel là dessus, le breuvage est plus que potable.
L'alchimie prend forme quoi qu'on y fasse, les genoux s'affaissent, les mâchoires crépitent, les tympans se délectent.

Excusez du peu, pour cet avis polarisé trop fort vers le +, mais tendre vers le contraire serait dangereux.


8.6.10

Tits, Techno & Trumpets

Quand on pense Allemagne, on s'imagine, les yeux mi-clos, des paysages cartes postales, un soin sur l'esthétisme, des avancées technologiques, sociales, écologiques même, ou mieux encore, des choppes de bibine qui débordent...

Mais la nuit...
Ah la nuit...
C'est un tout un autre décor.

Des créatures armées de vinyles, parées de lunettes de soleil, sortent les crocs et prennent le pouvoir de nos tympans. Maîtres de nos corps, ils les font déambuler comme de vulgaires pantins sur les parquets. Toujours difficilement approchables, car adeptes de pseudonymes mystérieux et d'avatars en tous genres, ces alchimistes de la platine vont même jusqu'à adopter l'habit de circonstance.

Ici, les caméras sont braquées sur un certain Paul Kalkbrenner.
Sujet répondant à toutes les aptitudes requises pour être le parfait monstre.

Pseudo : DJ Ickarus
Costumes : Divers maillots footballistiques, façonnés à l'ancienne.


Berlin Calling (2008)
Hannes Stöhr (Allemagne)
Ikarus.........Paul Kalkbrenner
Mathilde.........Rita Lengyel
Dr Petra Paul.........Corinna Harfouch



Les allures de biopic sont erronées. Les disettes de ce DJ Ickarus (bien que superbement mises en scène), n'étant que la partie immergée de l'iceberg. Le film fait la part belle à ce qu'on peut communément appeler, l'underground Made In Germany.

Le long métrage n'est pas généreux en rebondissements et en pics narratifs. Non, ici, le personnage principal, c'est la plage sonore, la fibre électronique. De la minimale bien huilée, bien toastée, comme cette nation sait si bien la cuisiner.

Une gastronomie dans laquelle ce Icka / Kalkbrenner, s'en est fait le porte étendard. Un art de vivre dans lequel il excelle.

Berlin Calling, est un pur produit destiné aux amoureux du genre, tolérants avec l'illicite, le nu, et les plans tournoyants. Je vous invite vers les connectiques pour en saisir le propos.