20.7.11

Mesdames, Messieurs...Bonsoir !

Avec les kilotonnes d'animés de tous bords et tous genres qui nous viennent de l'archipel nippon, difficile d'espérer, de croire, trouver de la qualité, dès les premières strates.

L'opulence n'est pas forcement un signe de richesse sur le produit fini.

Fort heureusement, il existe, dans le vivier de l'animation japonaise des fiers étalons, des écuries, capables de nous faire rêver à des mondes meilleurs, de nous triturer les méninges jusqu'à la limite hémorragique.
Des pondeurs de bijoux, purs carats.

En tête de gondole difficile de passer à côté de labos comme 4°C,
Gonzo ou IG, dont la réputation n'est plus à défendre.

C'est du côté de l'artillerie Gonzo qu'il convient de se pencher ici.

L'animé en question revêtit le costume d'un roman connu outre mesure, le Comte De Monte-Cristo de la plume de feu Dumas. Ici rebaptisé Gankutsuō, la série s'inspire intimement de l'histoire du Français, en lui insufflant les convictions propres aux créatifs nippons.

Les premières secondes suffisent déjà à s'en convaincre.


Gankutsuou, Le Comte de Monte-Cristo (2006)
Studio Gonzo (Maeda Mahiro)
  Œuvre originale, Alexandre Dumas
24 x 24min


On est bien ici en face d'une œuvre qui a des tripes.
Le futur tape à la porte de l'intrigue à grande pompe. Le récit prend des ailes et n'est pas cantonné à notre bonne vieille orange bleue. Vaisseaux spatiaux, planètes en orbites, espèces extraterrestres, viennent compléter un bestiaire bien fourni, un champ lexical unique, pour un récit natif du siècle XIX.

Les indécrottables du récit tels que Morcerf, Bertuccio, Villefort ayant bien sûr leur moment de gloire.

Pas fou ce Monsieur Maeda, il réussit brillamment son premier job à la réalisation. En même temps son CV n'est pas si mal.

La case science-fiction n'est pas la plus indélébile, les parti pris graphiques et musicaux ne sont pas en reste.

Avec une composition franco-britannique dans l'esprit de l’œuvre originale et des costumes qui pourraient sortir de la tête d'un couturier du siècle XXX, on tient là de sérieux arguments.

LE plus, réside tout simplement en la personne du Comte lui-même, monstre de charisme, il est superbement travaillé, on se délecte de toute la stratégie qu'il met en place, tel une partie de Risk grandeur nature.
Un ballon plein de haine et de noirceur sur le point d'imploser dans un dénouement à graver dans le marbre.

Une série à essayer, on adore ou on déteste, l'investissement temps en vaut la chandelle.

Mesdames, Messieurs...
Bonsoir/