15.11.10

Lightning Bolt

Avec un conso-numérisme de l'écriture, allant, tout droit avec le temps, vers une bataille rangée contre le noble support papier, je ne me lasse pas d'avoir mon stock d'histoires en tout genre jouant les colocataires envahissants.

Ce petit regard vers le mur de reliures occupant la droite de mon salon, me donne la bonne patate avant d'attaquer le quotidien, ou bien de le conclure...en fait à chaque fois que je passe devant...
Ce petit élan de fierté, de plénitude, auquel vient se succéder, inexorablement, l'état de panique et d'excitation...

Ces petites pensées du genre, "Pitain ! Encore tout ça à découvrir !", ou bien, "Alors... Qu'est ce que je vais me croquer aujourd'hui ?". De biens belles surprises m'ont tendues les bras en jouant les Indy de l'étagère.
Mais là, en l'occurrence, pas de recherches tranquillou billou, non. Du pur impulsif, du rien d'autre ne compte.

Un tracé, point A, point B, point A.
Libraire, Achat, sac à dos, transport, maison, canap', ouverture, coffee, cigarettes, lecture, fermeture, sourire béat...

J'avais été prévenu du Blast, le dernier œuf de Manu Larcenet. Il allait envoyer du lourd. Mais, je me disais, quand même, son Combat Ordinaire a mis la barre bien haute, et pourtant...


Blast (2009)
Manu Larcenet (Dargaud)
202 pages en N&B (et crayons de couleur)
Volume 2 en 2010 ??


...oui pourtant, cette montagne de bulles et de planches, richement illustrée en grisailles et en faciès mémorables, à la carrure d'un patrimoine national. On ressent un tome savamment distillé (2 ans de labeur), étudié, trituré.

Un récit, encore terne en révélations, mais qui nous permet de cerner, d'emblée, les forces en présence. Une en particulier, qui siège le rôle majeur, une balle explosive, Polza Mancini, capable, par l'absorption massive de cacao et d'éthanol, de révéler l' inexplicable. Une seconde peau matérialisée par une colorisation assumée sur le papier.

Mancini appelé aussi Grande Carcasse, traîne un passé houleux derrière lui...et c'est justement de ces flashback tumultueux que Monsieur Larcenet va nous abreuver. Armé de ses crayons, stylos, fusains, il va littéralement nous fusiller les rétines, nous faisant visiter, par la même occasion, les régions les plus reculées de notre tendre hexagone.

Obnubilé par ses rencontres, ses moments de solitudes, ses interactions avec les statues et les caniveaux, ses visites hospitalières et carcérales, je n'avais même pas vu les pages défiler. L'épaisseur de la masse corporelle du premier tome, m'a tout juste rassasié, et j'attends irrémédiablement, le plat de résistance, les babines encore humides.

Car tout reste encore à raconter.


4 commentaires:

  1. J'avais déjà réussi à passer 2 fois devant sans craquer. Bon bé la 3eme sera la bonne... ça sent bon le cadeau de tata Brigitte tout ça ^^

    Le père Larcenet n'a pas fini de nous en mettre plein les mirettes, et ça c'est bien cool vu la qualité de ses sorties.

    Je te rejoins aussi sur le dématérialisé. Rien de tel qu'une bonne grosse bibli bien remplie pour les longues soirées d'hiver au coin du feu. D'ailleurs je n'ai jamais pu lire de pdf à bulles/mots, il manque tellement de chose : l'odeur, le toucher, le bruit des pages... tout un rituel qu'il me sera difficile d'abandonner.

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  2. Ben ouais Bribri va peut être faire un poil la gueule en zieutant l'étiquette, mais au final elle fera un heureux.

    Laisse toi attirer par le Blast.

    Larcenet a mis toute ces tripes, on dirait vraiment le travail d'une vie. Ce qui explique aussi la ponte d'un deuxième pavé si tardive.

    Autre pavasse de bibli qui sied le rituel à merveille.

    Une de ces odeurs !

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  3. Du génie! Du pure génie!

    Franchement un grand merci pour cette recommandation bullesque de toute beauté! Moi qui avait parfois un peu de mal avec les dessins du Manu, eh ben là, je ne peux que me prosterner devant tant de maitrise graphique.

    Et on est pas au bout de nos surprises avec le 2ème tome. Bon le seul hic, c'est qu'il va falloir être patient... très patient...

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  4. Le deuxième tome est encore une fois une merveille du genre, travail colossal de Larcenet, qui prouve réellement que lorsqu'on met tout son talent et ses entrailles dans un récit, il ne peut qu'en sortir de l'or en barre question plaisir de lecture.

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