27.10.10

"Ça m'a tué"

Il est des fois où l'on arrive après la bataille, comme on dit.
Des fois où l'on ne met la main sur les choses, que, lorsque leurs histoires figurent déjà dans la postérité.

Mais le passé n'est pas synonyme d'oubli.
Ma découverte tardive de Monsieur Salinger n'en est qu'un exemple.
N'étant pas une pieuvre de l'information, j'ai eu le malheureux coup de pouce de l'actualité pour me rapprocher de son Attrape-Cœurs.

Une belle piqûre de rappel orchestrée par un hype démesuré.
Il ne m'en fallait pas plus pour mourir avec ça en plus dans la panse.

Exit l'autopsie du récit, pour ne pas, d'un, ouvrir les valves à spoil, de deux, faire un ctrl x / c de ce qui est disponible dans toutes les crèmeries.
Difficile de faire la fine bouche devant cette petite tablette de chocolat façon papier, se lisant comme une lettre à la poste.


L'Attrape-cœurs (Jerome David Salinger)
The Catcher in the Rye (1951)
Roman (252p)


Le style se voulant immersif, les "Moi, je" et autres panoplies du langage adolescent sont distillées avec une frénésie des grands jours. Tout est conçu pour vivre à la première personne les errances du jeunot à la casquette rouge. Un atout considérable.

Une aubaine pour faire son plein zoom, sur les ramifications, les dédales que trouvera sur sa route l'illustre Holden Caulfield.
Hôtel miteux, bar foireux, école impie, manège rouillé, musée inextricable, autant de lieux posés avec magnificence par le new-yorkais des cavernes.

Au fond, un gamin comme on aurait pu en déguster à la sauce Truffaut.
Un livre dont VOUS êtes le héros...ou pas.

Agréablement surpris et pris dans la spirale, mais sans non plus l'avoir eue, dure comme ma table, tout du long, je me suis bien léché les babines.
L'actualité n'est pas seulement que du concentré de fait divers.


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